Tandem Local : Un documentaire avenir


Coach zéro déchet. En 2016, je me lance en famille…
L’alimentation est un grand enjeu d’aujourd’hui et de demain : elle a un impact significatif sur la santé et l’environnement. Or l’agriculture intensive et les courses en supermarché sont la norme. Est-il possible de trouver des produits locaux et de qualité ? Est-ce vraiment accessible à tous ou réservé à une frange aisée de la population ?
L’équipe de Tandem Local a réalisé un documentaire sur cette question, afin de montrer que les solutions existent, et pour les mettre en lumière. Rencontre.
Qui se cache derrière « Tandem Local » ?
À l’origine, c’est un tandem entre Mangez Local, une application qui permet de trouver les producteurs près de chez soi, créée par Ludovic Bollette, et Permavenir, une ASBL qui éduque à la transition écologique, représentée par François Legrand et Marc-Antoine Boyer. Au départ, c’est une idée de Ludovic qui pensait partir seul faire ce tour de Belgique, puis François s’est joint à lui, et finalement une équipe de huit personnes a été montée et embarquée dans l’aventure en quelques jours.
L’équipe a été accompagnée de Marius, le chien de Ludovic, devenu notre mascotte. Il y a eu aussi tout un réseau de soutien, que ce soit au niveau logistique, pour relayer la campagne de crowdfunding, etc. Finalement, c’est devenu un projet collectif et 100 % belge : même la musique sera composée par un artiste belge, Simon Fransquet, qui a obtenu le Magritte de la meilleure musique originale en 2019.

Comment l’idée de faire ce film vous est-elle venue ?
En regardant les nombreux documentaires écologiques actuels, qui montrent souvent des personnes connues ou des solutions du bout du monde. Aussi inspirants soient-ils, ces documentaires nous semblaient parfois abstraits, éloignés du quotidien des Belges. On voulait mettre en valeur la Belgique, rapporter les solutions à l’échelle locale, montrer que même ici, on a des ressources et des personnes inspirantes, qui bougent pour proposer un modèle d’alimentation différent, pour relever le défi d’une alimentation durable et locale pour tous. On souhaitait donner de la visibilité à ces initiatives et donner envie aux gens de les découvrir et d’agir à leur tour.
Vous avez vraiment parcouru toute la Belgique à vélo, plus de 1.000 km ; vous n’êtes donc pas restés dans votre zone géographique connue. Comment avez-vous eu connaissance des initiatives à rencontrer ?
On a partagé un appel à témoignage sur nos pages Facebook respectives, Mangez Local et Permavenir, on a bien sûr utilisé l’application Mangez Local, puis il fallait que le parcours suive une logique géographique puisqu’on était à vélo. Mais il y a eu en fin de compte assez peu de préparation, on s’est surtout laissé porter par des rencontres qui nous ont aidés : par exemple, un soir, on ne savait pas où aller, le plan prévu initialement était tombé à l’eau à la dernière minute.
Un homme est venu à notre rencontre par curiosité en voyant le t-shirt « mangez local » de Ludovic, et quand on lui a expliqué qu’on ne savait pas où aller pour notre prochaine étape, il connaissait justement un boulanger tout proche, le seul de Wallonie qui cuit son pain au feu de bois. On est ainsi arrivé chez ce boulanger qui nous a accueillis comme ça, de façon imprévue, et c’était une magnifique rencontre.
Quels messages voulez-vous faire passer à travers ce film ?
Plusieurs messages nous tiennent à cœur. D’abord, partager cette expérience humaine riche et unique pour nous : nous avons fait ce parcours presque sans argent, accueillis par les personnes interviewées. Nous avons été touchés par leur hospitalité, leur accueil, leur générosité. Ça nous est arrivé plusieurs fois d’apporter des produits d’un producteur à la table du suivant, ça a permis aux uns de découvrir les autres, d’échanger ; c’était vraiment de beaux partages.
Ensuite, on voudrait montrer l’accessibilité et la diversité des solutions existantes pour manger local et durable, pour déconstruire l’a priori que c’est compliqué de bien se nourrir.
Enfin, on voudrait fédérer et inspirer : réconcilier les communautés linguistiques, les végétariens et les omnivores, les agriculteurs et les consommateurs, etc., et montrer qu’on peut tous agir ensemble, s’inspirer les uns les autres, dans le respect de nos différences.
L’équipe a été à la rencontre d’une soixantaine de producteurs et d’initiatives citoyennes : pour chaque interview, nous avons vécu avec les personnes pendant deux ou trois jours et ainsi partagé leur quotidien. De cette façon, nous avons pu poser des questions plus spontanées et découvrir autant les plaisirs que les difficultés de leurs métiers. Et nous avons été touchés par l’authenticité de tout ce que ces personnes ont partagé, de vraies pépites qu’on a hâte de dévoiler.
Où en est le film, et avez-vous déjà une date de sortie ?
Le montage a pu commencer grâce au soutien de citoyens par l’intermédiaire d’un crowdfunding qui nous a permis de récolter 10.000 euros. Nous sommes maintenant dans les démarches de demandes de subsides afin de poursuivre ce travail et de finaliser la postproduction : musique, narration, étalonnage, etc., mais cela prend du temps. En parallèle, nous avons lancé une page sur la plateforme Tipeee, pour donner à ceux qui le veulent une possibilité de nous soutenir, et de permettre à ce film d’être avant tout citoyen et indépendant . Nous n’avons donc pas encore de date précise pour la sortie du film, mais ce sera entre septembre et novembre 2020.
Rendez-vous dans les salles de cinéma en fin d’année !

Quelle est votre Réaction?

Coach zéro déchet. En 2016, je me lance en famille dans le « zéro déchet ». Mon état d’esprit : agir à mon niveau, sans contrainte ni but à atteindre, curieuse de voir jusqu’où nous serons capables de réduire nos poubelles. Stupéfaite des résultats rapides et des effets collatéraux de la démarche en termes d’épanouissement personnel (sens, prises de conscience, liens, joie, découvertes, liberté), j’ai envie de partager. J’ai lancé Far Waste afin d’accompagner les particuliers dans la réduction de leurs déchets, mais aussi les écoles, et les entreprises, auxquelles je propose des audits (mon métier initial) et des formations / sensibilisations.